Synopsis Marginales, nomades et sans-papiers, Marie et sa mère ont été recueillies par les médiocres notables du village de Tellier, qui ont vite compris le profit à tirer d'une main d'œuvre exploitable pour les travaux les plus pénibles. Marie, solitaire, libre, attise la haine des bourgeoises et la convoitise des hommes qui abusent de ses charmes sans scrupules. Suite à la mort de la mère, la communauté se déchaîne contre la jeune femme. Elle décide de se venger… Fiche technique
Distribution
Commentaire Lorsque sort La fiancée du pirate, Nelly Kaplan n’en est pas à ses débuts, loin s’en faut. Assistante d’Abel Gance, elle a déjà réalisé plusieurs films, courts métrages et documentaires. La Fiancée du pirate est son premier long métrage de fiction. Sorti en 1969, il va symboliser l’avènement d’une certaine liberté, une revanche féministe. Film féministe avant l’heure, bourré de symboles à la Buñuel , La Fiancée du pirate fait beaucoup plus que condamner l’ignominie d’une société prête à dévorer les plus faibles. L’apparente libération sexuelle de Marie n’est qu’un instrument pour pulvériser préjugés et non-dits. Une arme contre le conformisme et la mesquinerie. Film impertinent qui dénonce dans une veine plus surréaliste que sociale, teintée d'humour noir, les préjugés moraux et la tartuferie de certains bien-pensants. Formidable de mystère et de provocation, Bernadette Lafont trouvait, dans ce personnage de femme déterminée et farouche, l'un de ses meilleurs rôles. Que dire des personnages secondaires, sinon que chacun, à sa façon, crucifie à merveille le bourgeois ? Nelly Kaplan manie la caméra avec une originalité qui fait encore de ce film, aujourd’hui, une bête curieuse dans le monde du cinéma. Un titre clin d’œil, qui renvoie à la chanson éponyme de Boris Vian, un faux air de théâtre filmé, et un objectif centré sur Bernadette Lafont qui confesse avoir trouvé là un des plus grands rôles de sa carrière. Enfin, une bande son signée Georges Moustaki, et la voix complice de Barbara qui mène Marie sur le chemin de sa liberté… Moi, je m’balance… Lien
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